Rechercher un article
Recevoir notre newsletter
L'email entré semble incorrect
Un e-mail de confirmation vient de vous être envoyé
[Retour à tema.archi]
Vu du webLe 9 novembre 1989, le « mur de la honte » tombait annonçant l'effondrement du régime soviétique, à peine deux ans plus tard. En Europe de l'Est, les vestiges architecturaux de ce passé révolu subsistent. Disponible sur Arte.tv, la série Urbex Rouge explore l'histoire de ces ruines.
Urbex Rouge, Episode 2 © Philippe Brault, Arte
Urbex Rouge, Episode 2 © Philippe Brault, Arte
Lancer le diaporama en plein écran

9 novembre 1989. « Le mur de Berlin est toujours là, mais d’une certaine manière il n’existe plus. » Christine Ockrent ouvre le Journal de 20 heures sur cette information capitale, alors même que les journalistes présents sur place osent à peine se prononcer sur la suite des événements. Deux ans plus tard, le régime soviétique touchait à sa fin.

En Europe de l’Est pourtant, les vestiges du passé communiste subsistent encore aujourd’hui, comme figés dans le temps. Abandonnés, ces décors spectaculaires autant que menaçants ont été pillés, occupés et sont désormais oubliés.

À l’occasion des 30 ans de la chute du « rideau de fer », Arte a choisit de revenir sur ces architectures hors normes à travers la série Urbex Rouge. Huit épisodes pour voyager dans le temps, au cœur d’une Europe de l’Est marquée par le régime soviétique, en compagnie d’explorateurs urbains qui nous content l’histoire de ces lieux atypiques.

Épisode 1

Websérie Ubrex Rouge, Épisode 1 © Arte, capture d'écran

« J’avais 7 ans quand le mur est tombé, et j’ai grandi dans un pays qui n’existe plus » explique Holger Raschke, originaire de Postdam en Allemagne. Pour le premier épisode, il nous emmène à la découverte d’un ancien camp militaire de Wünsdorf, abandonné depuis l’été 1994. Anciennement surnommée '' la petite Moscou'' en raison de ses habitants russes, la ville compte pas moins de 35 à 40 000 personnes lorsque le régime s'effondre en 1991. 

Épisode 2

Le second rendez-vous de la série nous transporte cette fois-ci en Bulgarie au cœur d'un mémorial, lieu de naissance du communisme bulgare, où se dessinent encore sur les murs, les visages de Friedrich Engels, Karl Marx et Lénine. « Ce n’est pas un bâtiment haï, comme les gens aiment à le dire, les gens ici haïssaient le régime totalitaire mais pas le communisme » affirme Jonathan Taylor, écrivain, compositeur et professeur anglais désormais installé sur le sol bulgare.

Épisode 3

Websérie Ubrex Rouge, Épisode 3 © Arte, capture d'écran

Dans le 3ème volet de la série, l’américain Donald Niebyl explore ce qui aurait du devenir une sorte de grand centre culturel, installé sur une montagne croate et aujourd’hui abandonné. Ce monument d’acier, «qui ne ressemble à aucune autre» lance-t-il, est construit de 1974 à 1981 et devait, selon la volonté du maréchal Tito, commémorer le soulèvement du peuple contre le fascisme en ex-Yougoslavie.

Épisode 4

« Si j’avais une machine à remonter le temps, je reviendrais dans les années 50 au moment où Staline prend son bain, à cet endroit précis » Pour ce 4ème épisode, l’artiste Mariam Natroshvili nous ouvre les portes du sanatorium de Shakhtiori à Tskaltubo en Géorgie. Ces ruines entremêlent une architecture stalinienne classique, des motifs ethniques géorgiens et des lignes plus brutalistes.

Épisode 5

Websérie Ubrex Rouge, Épisode 5 © Arte, capture d'écran

Le 5ème épisode met à l'honneur la « Pyramide du Tyran » à Tirana en Albanie. Ce monument de béton pharaonique, érigé en 1988 à la gloire du dictateur albanais Enver Hoxha, est transformé en discothèque directement à la chute de l’empire soviétique puis en centre culturel. Rubin Beqo en est sûr, « beaucoup de gens sont nostalgiques de cet endroit, beaucoup de familles et de bébés ont été conçus ici ».

Épisode 6

Inauguré en 1981 par les autorités soviétiques, le cirque brutaliste de Chisinau en Moldavie a été dessiné comme un panier tressé de béton. Pour les adeptes du style architectural, le bâtiment est une construction mythique en plein cœur de la capitale moldave, délaissée à partir de 2004 et aujourd’hui vandalisée. « On nous a laissé ce monument en place, mais on a pas su comment en prendre soin » résume l’artiste moldave Ronin Terente, que l’on suit à travers ce cirque en ruines.

Épisode 7

Websérie Ubrex Rouge, Épisode 7 © Arte, capture d'écran

« Ce bâtiment est trop beau, trop laid, trop dominant. Personne n’y est indifférent. » Depuis le quartier de Novi Beograd à Belgrade, l’activiste Miodrag Simovic explore les vestiges du gratte-ciel brutaliste Genex, abandonné depuis les années 2000. Construit en 1977 par l’architecte Mihajlo Mitrovic, il abritait les bureaux de l’une des plus grosses entreprises de Yougoslavie jusqu'à sa fermeture dans les années 90.

Épisode 8

La websérie Urbex Rouge s'achève sur l’ "épi de maïs", une tour moldave brutaliste surnommée ainsi pour sa forme circulaire. Construite dans les années 1980 par l’architecte Vronsky sur les hauteurs de Chisinau, ce devait être le dortoir de familles moldaves en attente d’être relogées. L’artiste Tatiana Fiodorava nous emmène à la rencontre de l'une des rares habitantes de cette construction qui devait tenir 100 ans, et tombe pourtant déjà en décrépitude.

Marie Crabié