Comment décrire une ville ? Comment caractériser cet objet mouvant et en perpétuel renouvellement, quand ses rues sont en travaux, ses magasins éphémères et ses habitants de passage ?
Tout comme sa ville, le Musée d’Histoire de Lyon - intégré aux musées Gadagne - se réinvente avec l'ouverture de la première partie de sa nouvelle exposition permanente Portraits de Lyon. Un chantier en 4 étapes dont la première a été livrée, et est ouverte au public depuis le 4 décembre.
Raconter la ville
« On a volontairement estimé qu’il était important que le musée reste ouvert pendant cette période transitoire d’aménagement du nouveau parcours d’exposition, précise le directeur du lieu Xavier de la Selle, ça fait partie de l’histoire du musée. »
Vue d'ensemble du musée d'Histoire de Lyon - Portraits de Lyon © Scenorama, MHL
Ce sont donc 4 étapes pour 4 récits qui racontent la ville et qui apportent les grands clés de compréhension à la fois du territoire sur lequel s’est installée la ville de Lyon, mais aussi ses objets, ses traditions et son évolution dans le temps. « Le musée sera amené à être actualisé progressivement au même rythme qu’évolue la ville » appuie le directeur.
Idées reçues
Pour cette première étape, on pénètre dans le bâtiment - qui au XVIe siècle appartenait à la famille italienne Godani, dont il tire aujourd’hui son nom, Gadagne - depuis le rez-de-chaussée donnant sur une cour intérieure intimiste. « Notre parcours démarre sur les idées reçues, les emblèmes ou les clichés qui caractérisent la ville » explique le directeur.
Vue d'ensemble du musée d'Histoire de Lyon - Portraits de Lyon © Scenorama, MHL
Dans une alcôve éclairée à la lumière rose ardente, on découvre un Guignol, véritable mascotte des lyonnais. Dans une autre, Fourvière représentée sur un cendrier, ou encore la Toque du célèbre chef étoilé Paul Bocuse ainsi qu'un maillot de football de l’Olympique Lyonnais. Et parce que la ville évolue, une place a volontairement été laissée libre pour l’"objet du public", choisi par ce dernier et amené à changer régulièrement.
Portrait de famille
Dans cette première pièce où sont disposés les objets, on est accueillis par une grande photo de famille, imitant le portrait d’anatomie de Rembrandt. Un portrait dont les personnages accompagnent le visiteur tout au long du parcours, comme des références historiques remises au goût du jour.
« Ces personnages nous ont permis de jouer sur les références historiques, précise Jean-Christophe Ponce de scenorama à l’origine de la scénographie du lieu, ils créent un lien avec le visiteur, comme des passeurs spacio-temporels. » Une idée intéressante qui aurait toutefois mérité d'être détaillée dans le parcours d'exposition.
Repères
Si les portraits sont une constante dans l’exposition, la couleur rose vif l’est aussi. « On a essayé d’intervenir le moins possible sur le bâtiment, précise le scénographe, on voulait laisser vivre ce patrimoine ancien et intégrer de la couleur et de la luminosité par touche succincte. »
Dans la deuxième pièce où se déroule le parcours, on découvre ainsi un grand aplat rose fixé au mur illuminant les 3 îlots de présentation de la ville par ses périodes historiques : gallo-romaine, médiévale et renaissance. Là, un livret, quelques objets et des représentations iconographiques donnent à voir et imaginer la ville au fil du temps.
Un parcours interactif
Une réflexion qui se poursuit dans l’espace suivant pour désormais se concentrer sur les aires géographiques urbaines à travers un dispositif fait sur-mesure qui invite à découvrir différents scénarios autour de la ville grâce à une carte interactive.
Vue d'ensemble du musée d'Histoire de Lyon - Portraits de Lyon © Scenorama, MHL
Réalisé par Tactile Studio et Anamnesia, le dispositif est animé par un système de vidéomapping directement piloté par le visiteur. Une ouverture bienvenue qui rend d'autant plus concrète l'idée d'une ville en mouvement, façonnée par ses habitants. La suite du parcours est à découvrir à partir de novembre 2020 pour l'ouverture des espaces consacrés cette fois-ci aux fleuves intitulés Entre Rhône et Saône.