L'exposition L'ATELIER CONFINé regroupe une sélection de dessins de 10 étudiants de l'ENSA-Versailles réalisés sous la supervision de l'architecte et enseignant Guillaume Ramillien. Elle est présentée à la Galerie d'Architecture à Paris du 26 juin au 17 juillet.
Faire face par le dessin
Gabrielle Bazin, Théophile Bianciotto, Samuel Garland, Chloé Gillespie, Alice Daubigny, Alicya Jouet, Sophie Kaltenback, Quentin Lemazurier, Julien Quinet, Félix Thiollier sont tous étudiants à l'ENSA-Versaillles. Pendant le confinement, le dessin s'impose à eux pour « faire face ».
À l'initiative du projet, Guillaume Ramillien raconte : «Comme nous tous, mes étudiants et moi-même nous sommes trouvés assignés à résidence pour participer à lutter contre la propagation de l’épidémie de COVID-19.
Nous ne pouvions à cet instant que suspecter ce qui nous attendait. Vivre 55 jours durant, dans un espace-temps suspendu, physiquement isolés, dans une ville "à l’arrêt". Prisonniers consentants de nos maisons, appartements, studios ou chambres de bonnes.»
Partage d'expériences confinées
Pour les 10 élèves de Guillaume Ramillien, le confinement met en péril le projet de voyage organisé chaque année au Maroc et au Sénégal, pour travailler sur la question de la construction en matériaux biosourcés et géosourcés. Un atelier qui, en amont, se prépare déjà à partir de la pratique du dessin pour apprendre à observer ce qui nous entoure, par les usages, l'espace, la lumière.
«Il s'agit d'un bon mois d'expérimentation du dessin à la main, qui commence toujours avec le domestique», explique l'enseignant. Chacun étant contraint par la situation de confinement, le dessin de notre environnement s'impose alors comme un «double manifeste», la «pratique partagée d'un rite disciplinaire» et une économie de moyens «garante d’une certaine équité face à la manifestation sinistre de nos inégalités».
Les dessins des étudiants — et de leur enseignant — sont alors publiés sur le compte Instagram atelierramillienensav pendant toute la durée du confinement, comme des témoins de nos corps reclus.
«Il s’agissait par le regard et la main d’autoriser nos esprits à poursuivre leur quête de sens. De re-découvrir nos espaces domestiques et à travers eux, peut-être, nous-mêmes. De démasquer et démentir ce que l’on croyait savoir et connaître. De nous échapper aussi, dans un voyage immobile. Une tentative d’épuisement en somme, à la manière de Perec, pour mieux nous trouver et nous dépasser, … et, désormais déconfinés, continuer de dessiner le "monde d’après"».
L'exposition L'ATELIER CONFINé permet ainsi de restituer cette énergie partagée autour d'une période inédite vécue par tous, mais différemment. Une sélection des dessins exposé sera proposée à la vente en multiples, dont une partie des bénéfices sera reversée au fonds d'aide d'urgence aux étudiants de l'ENSA-Versailles.
La rédaction tient à préciser que tout ou partie de cet article est extrait d'un communiqué de presse