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ÉvénementLe 8 juillet 2020 à 19h, le Pavillon de l'Arsenal organise sa 3e rencontre autour du forum «Et demain, on fait quoi ?» lancé pendant le confinement. Un événement à suivre sur place ou en direct sur les réseaux sociaux.
Rencontre #3 - Stocker, inclure et anticiper © Pavillon de l'Arsenal
Rencontre #3 - Stocker, inclure et anticiper © Pavillon de l'Arsenal
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Stocker, inclure, anticiper : ces trois verbes guideront les échanges menés dans le cadre de la troisième émission organisée au Pavillon de l'Arsenal ce mercredi 8 juillet.

Parmi les quelques 170 contributions recueillies dans le cadre du forum virtuel «Et demain on fait quoi ?» qui était lancé durant le confinement, celles des architectes Paul Landauer et Susanne Eliasson, de l'urbaniste Alice Frémeaux et du président d'AREP Raphaël Ménard serviront de point de départ à une réflexion plus globale sur la construction de la ville de demain. L'événement sera retransmis en direct sur les réseaux sociaux et le site web du Pavillon de l'Arsenal.

En première ligne

À l'issue d'une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, quel sursaut peut-on attendre de nous-mêmes, s'interrogeait Alice Frémeaux à quelques jours du déconfinement — le 6 mai. Ce qu'elle observait, une reprise économique effervescente, ne pouvait que nourrir ses inquiétudes d'un retour à l'«anormal», et d'emprunter les mots d'Elias Canetti : «On n'est jamais suffisamment triste pour faire que le monde soit meilleur. On a trop vite faim de nouveau.» Selon l'urbaniste, ce redémarrage trop brutal ne permettrait pas de tirer les leçons de la crise qui a mis le pays — et ses citoyens et ses citoyennes — à genoux :

« Après cet arrêt brutal de l’économie, la faim risque d’être assez vive et, pour beaucoup, on le constate déjà, le besoin de repartir rapidement - et en avant comme avant ! - puissant. »

Mais loin de l'image de «soldats d'une guerre viriliste», les grandes «victimes de l'espace domestique et stratèges en premières lignes du confinement», selon l'urbaniste, ont bel et bien été les femmes, à qui l'on doit aujourd'hui plus que jamais faire de la place partout. Alice Frémeaux s'étonne ainsi du peu de cas fait de la moitié de l'humanité et des réponses apportées à la question «Et demain, on fait quoi ?» si ce n'est de repenser la place des femmes dans la société pour, conclut-elle, «mieux regarder la ville et nos pratiques professionnelles».

À toutes les échelles

Alors faire de la place dans l'espace public pour celles et ceux qui l'habite, «dans la gouvernance de nos villes et leurs décisions» serait-ce un premier pas à envisager pour l'après ? Pour mieux vivre ensemble, il est urgent de repenser notre organisation sociale à toutes les échelles comme en appelle l'urbaniste Susanne Eliasson :

« La pandémie nous a éloignés mais elle nous a aussi montré [...] qu’il existe une multitude de constellations intermédiaires qui peuvent s'avérer vitales pour notre survie. Que l'individu ou le grand groupe seuls ne peuvent pas résoudre tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui et que nous devons nous organiser à différentes échelles. »

Cette organisation permet un répit en temps de crise, offre une capacité d'adaptation aux besoins évolutifs de chacun, et s'avère une réponse viable aux aléas climatiques, sanitaires, économiques, sociaux.

L'architecture du stock

Pour Paul Landauer, ces réflexions doivent permettre d'envisager une nouvelle organisation matérielle de nos sociétés. «Parmi les leçons à tirer de l’actuelle pandémie, celle-ci me paraît d’importance : sans stock, il n'y a pas de résilience possible», affirme-t-il. La crise sanitaire peut-elle alors changer la donne ? L'architecte n'exclut pas cette hypothèse :

« Il est vraisemblable qu’au terme de cette crise, l’architecture du stock, longtemps méprisée, dévalorisée, réservée aux classes sociales inférieures et sédentaires, soit amenée à acquérir une valeur à la fois marchande et symbolique. »

Vider Paris, 2001, installation vidéo, bande sonore © Nicolas Moulin, dans le cadre du forum «Et demain, on fait quoi ?» du Pavillon de l'Arsenal

Même son de cloche du côté du président d'AREP Raphaël Ménard, pour qui la crise a révélé de nouvelles pathologies, celle d'une dépendance de nos territoires et villes :

« Leurs métabolismes sont trop dépendants du bon fonctionnement de la mondialisation. Insérés dans une globalisation bien huilée et à flux tendus, l’équilibre entre offre et demande s’opère de façon univoque entre territoires. Toutefois, au moindre grain de sable, la mécanique s’enraye et des pans entiers de besoins ne sont plus assurés. »

Selon lui, la solution se trouve dès lors dans notre capacité à créer un métabolisme robuste pour chaque territoire, avec pour première étape la quantification des capacités de production, de stockage et de consommation.

Une solution parmi d'autres évoquées par Raphaël Ménard. L'aménagement de nos territoires repensé à travers le prisme d'une densité heureuse et la réinvention de la ruralité, la mise en place d'un urbanisme du soin capable de faire face aux risques et l'invention d'une architecture plus «végétarienne» sont autant de pistes que l'architecte et ingénieur invite à considérer pour demain, refonder la discipline :

« Cette architecture renouvelable n’est pas un retour au vernaculaire, mais elle est avant toute chose l’art de reconfigurer les existants. Lors de cette crise, l’architecture a elle aussi franchi son pic. »

L'événement

Enregistré en public depuis la grande halle du Pavillon de l’Arsenal à Paris et animé par le rédacteur en chef de tema.archi David Abittan, l'événement sera retransmis en direct sur internet pour ainsi permettre aux spectateurs, sur place ou «depuis leur salon», d’enrichir le débat en partageant eux aussi leurs idées et interrogations sur les thématiques traitées.

Accessibles à tous en ligne, les contributions recueillies dans le cadre du forum donnent également lieu à une présentation au Pavillon de l’Arsenal depuis le 16 juin, date de réouverture des espaces d'exposition.

L'inscription à l'événement in situ est obligatoire (places limitées) en suivant ce lien. L'événement est à suivre en live depuis la page Facebook du Pavillon de l'Arsenal.

Marie Crabié
Dans l'agenda
Mercredi 8 juillet 2020 à 19h00
Rencontre «Stocker, inclure, anticiper
» avec Susanne Eliasson, Raphaël Ménard, Paul Landauer et Alice Frémeaux
Pavillon de l'Arsenal
21, boulevard Morland, 75004 Paris
Le 8 juillet 2020, le Pavillon de l'Arsenal organise sa 3e et dernière rencontre autour du forum «Et demain, on fait quoi ?» lancé pendant le confinement. Un événement à suivre en présence ou en direct sur les réseaux sociaux.